July 2009

Au nord du 49° parallèle
Exposition au Nord: La toundra glaciale n'a
pas d'effet dissuasif sur les recruteurs syndicaux
de la FIOE

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La FIOE considère les Territoires du Nord-Ouest comme une région propice à la syndicalisation des travailleurs, bien que ce soit une des régions les plus éloignées de l’Amérique du Nord avec un climat particulièrement rigoureux.

Les T.N.-O., l’un des trois territoires situés dans l’Ouest du Canada, couvrent une vaste superficie au nord du 60e parallèle jusqu’au cercle Arctique. Dans cette région peu peuplée—environ 40,000 habitants—plusieurs entreprises ont été ciblées en vue de la syndicalisation des travailleurs. Une délégation de la FIOE s’est rendue à Yellowknife, porte des Territoires du Nord-Ouest, à la mi-mai, afin d’assister à l’Exposition annuelle des métiers spécialisés, de se joindre à la fédération du travail et de rétablir officiellement une présence dans cette vaste région.

“Au cours des cinq jours passés à Yellowknife, le groupe a rencontré des entrepreneurs locaux non syndiqués et a examiné d’autres objectifs possibles dans le secteur professionnel et industriel; plusieurs indications ont pu être fournies aux recruteurs syndicaux suite à cette visite.” déclare le confrère Darrell Taylor, responsable de la syndicalisation pour le Premier District.

“Plusieurs d’entre eux étaient très étonnés que nous soyions venus les rencontrer dans une région aussi isolée”, dit le confrère Al Brown, Directeur de la syndicalisation pour la S.L. 424 d’Edmonton en Alberta.

La délégation s’est également rendue à Whitehorse, dans le Territoire du Yukon pour y rencontrer les membres de la S.L. 1574 à l’emploi de Northwest Telecom.

“Parmi les meilleures possibilités de syndicalisation, notons les mines de diamant, une mine d’or, l’exploration pétrolière gazière, la construction d’une école et d’un hôpital.” souligne le confrère Brown. “Les recruteurs syndicaux envisagent d’autres possibilités en-dehors de la construction, ciblant les préposés à la sécurité et le personnel de soutien du secteur minier, de même que les emplois dans les mines. Ils ont aussi approché les pilotes à l’emploi de petites compagnies aériennes assurant le transport des gens et des provisions à travers les Territoires du Nord-Ouest et le Territoire du Yukon, son voisin.” ajoute le confrère Taylor.

L’obstacle qu’il faudra surmonter: L’Association ouvrière chrétienne du Canada, une association anti-démocratique pro-employeur qui a fait une percée importante à travers le Canada, y compris sur les projets de production de sables bitumineux en Alberta.

L’Association ouvrière chrétienne (AOCC) représente des travailleurs d’entreprises minières (hors construction) mais nos recruteurs syndicaux auront bien d’autres défis à relever pour rejoindre les travailleurs. Ces entreprises contrôlent l’accès aux emplacements miniers ainsi qu’aux aérodromes qui les desservent. D’après le confrère Brown, certaines de ces mines sont situées à plus de 500 milles de distance et il faudrait une ordonnance de la cour pour que les recruteurs syndicaux de l’extérieur puissent avoir accès sur le site.

C’est là qu’entre en jeu le rôle des membres de la FIOE travaillant déjà dans les mines (salt work). Lorsque les travaux de construction ont repris dans les mines au cours des dernières années, des membres d’autres provinces canadiennes, principalement des Maritimes, sont venus travailler dans l’Ouest. Nous nous sommes assurés de leur concours pour convaincre les autres travailleurs de signer une carte autorisant la FIOE à les représenter.

Cette démarche allait bon train jusqu’à ce que la récession mondiale touche les Territoires du Nord-Ouest au mois de décembre dernier, entraînant des mises à pied dans l’industrie du diamant. Les recruteurs syndicaux qui travaillaient sur cette campagne depuis dix-huit mois ont dû ralentir leurs activités.

Les quatre mines de production de diamant peuvent employer jusqu’à 800 travailleurs chacune; elles représentent donc une cible très intéressante, en particulier pour un syndicat de la construction. Les conditions sont difficiles car les travailleurs doivent effectuer des quarts de travail de 12 heures à des températures pouvant descendre jusqu’à moins 50 degrés Celsius.

La plupart d’entre eux n’ont pas droit à une pension de retraite ni à d’autres avantages par entente de réciprocité. D’après le confrère Brown, malgré les conditions difficiles et l’éloignement des sites de travail, plusieurs travailleurs reçoivent une rémunération non conforme aux normes.

“Nous avons commencé à labourer les champs et à planter nos semences et nous sommes conscients que nous entreprenons un projet de longue haleine. On ne sait jamais quand la récolte sera fructueuse. Si nous ne commençons pas quelque part, il ne se passera jamais rien.” conclut-il.