November 2009

Au nord du 49° parallèle
La mobilisation politique à la base: une priorité pour la FIOE au Canada
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Le ralentissement persistant de l'activité économique ainsi que l'instabilité politique et parlementaire, avec un gouvernement conservateur minoritaire, ont convaincu plusieurs membres de la FIOE à travers le Canada que le temps était venu d'intensifier leurs efforts d'organisation politique de la base.

Lors de la Conférence canadienne annuelle du Premier District qui s'est tenue durant la semaine du 31 août 2009 à Charlottetown,
Î.-P.-é., la principale priorité fut l'élaboration d'un programme national d'action politique.

"Nous devons nous assurer que la voix de la Fraternité sera entendue à travers le pays sur les principaux enjeux touchant la législation à tous les niveaux—fédéral, provincial et municipal." déclare Phil Flemming, Vice-président international.

Alors qu'un bon nombre de sections locales font preuve de dynamisme en mettant sur pied des comités d'action politique afin d'encourager le militantisme, plusieurs autres S.L. se tiennent largement en retrait du processus politique n'ayant ainsi aucune communication avec leurs députés.

C'est ce qui ressort du sondage politique effectué auprès des gérants d'affaires à la Conférence par Barry Stevens, Président de la S.L. 353 de Toronto en Ontario. Le confrère Stevens agit également à titre de Coordonnateur de l'action politique et de la stratégie médiatique pour le Premier District depuis la fin du mois de février.

"En se basant sur ces résultats, il est clair que le Premier District doit multiplier ses efforts en vue d'éduquer les membres sur les raisons motivant la nécessité de l'action politique." dit le confrère Stevens.

C'est une période cruciale pour le mouvement syndical au Canada. Avec la récession, le taux de chômage a atteint un niveau historique, menaçant la santé de nos programmes sociaux, tant que des anti-syndicalistes conservateurs demeureront à la tête du gouvernement fédéral.

Lors de son élection à la tête du gouvernement de la droite en 2006, le Premier ministre Stephen Harper avait promis d'affaiblir l'influence des syndicats et de réaliser des économies dans le secteur des services sociaux, un programme qui a pu être ralenti en raison du statut minoritaire du gouvernement.

Actuellement, les Conservateurs détiennent 143 sièges à la Chambre des communes, alors que l'opposition est formée par les députés libéraux, néo-démocrates et bloquistes. Bien que Stephen Harper ait survécu aux récents votes de confiance, plusieurs se demandent combien de temps il restera au pouvoir, d'où l'importance des électeurs des syndicats dans la décision du corps électoral, lors des prochaines élections.

L'éducation au niveau local serait une première étape pour plusieurs membres de la FIOE. "Trop de membres ne semblent pas comprendre l'importance de l'action politique; nos sections locales restent à l'écart, partisanes de l'esprit de clocher." déclare Rick Dowling, Gérant d'affaires de la S.L. 213 de Vancouver, en C.-B.

éviter toute implication politique n'est pas une option pour le confrère Dowling et d'autres membres en Colombie-Britannique. Depuis sa victoire à l'élection provinciale en 2001, le premier ministre libéral Gordon Campbell ne cesse de miner les droits des travailleurs. Pour répondre à ces attaques, les sections locales de la FIOE de la province se sont regroupées avec la Fédération du travail de la C.-B., pour mobiliser les familles ouvrières [Lettres, lobbyisme et pressions auprès des députés et campagnes médiatiques]. C'est ce niveau de mobilisation que les dirigeants du Premier District désirent reproduire à travers le pays.

Le confrère Stevens veut d'abord présenter un cours en ligne pour les gérants d'affaires, sur l'histoire de la classe ouvrière. "Il faut leur rappeler que les avantages dont nous bénéficions et prenons pour acquis, notamment les soins de santé, l'assurance-emploi et les pensions ont été obtenus grâce aux efforts de nos ancêtres au sein du mouvement syndical et que nous risquons de les perdre si nous cessons de nous battre."

Les priorités de la FIOE au niveau fédéral sont d'empêcher Harper d'obtenir une majorité en appuyant les campagnes pour la réforme du régime de l'assurance-emploi et de pension.

Le bureau du Premier District désire également encourager le militantisme provincial en venant en aide aux sections locales de moindre envergure en regroupant leurs forces et leurs ressources en vue d'établir un programme politique commun. La plupart des législations ouvrières et des règlements sur les métiers spécialisés sont adoptés au niveau provincial - alors considérant que trois provinces de l'Ouest du Canada sont dirigées par des gouvernements anti-syndicalistes, l'avenir de la FIOE repose sur l'établissement d'une présence politique solide dans chacune des provinces.

"Nous devons réussir à développer la solidarité entre les syndicats, afin qu'ensemble nous puissions être la voix des travailleuses et des travailleurs canadiens sur les principaux enjeux qui touchent leur vie." conclut le V.P.I. Flemming.