May 2011

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Élections fédérales 2011 :
Les emplois dans la mire des militants!

Pour la quatrième fois en sept ans ce mois-ci, les Canadiens sont allés aux urnes afin de décider de l'avenir du gouvernement minoritaire conservateur, sous le leadership du Premier Ministre Stephen Harper.

Faisant front commun, les libéraux et les néo-démocrates—ainsi que les bloquistes—ont réussi à renverser le gouvernement Harper sur un vote de non-confiance, le 25 mars dernier, en trouvant le gouvernement coupable d'outrage au Parlement pour ne pas avoir remis certains documents exigés, notamment ceux liés aux coûts de certains projets de lois.

Cette élection était cruciale, en particulier pour l'industrie de la construction, alors que les principaux enjeux législatifs demeuraient toujours en suspens. Malheureusement, les résultats finals n'étaient pas disponibles avant la rédaction de cet article.

Comme le mentionne Christopher Smillie, conseiller principal aux Relations gouvernementales et aux affaires publiques au Département des métiers de la construction du Canada, l'économie canadienne s'est considérablement redressée depuis la récession de 2008 et l'industrie est en plein essor dans plusieurs coins du pays; toutefois la croissance d'emplois rémunérateurs dépendra en grande partie de l'intervention continue du gouvernement fédéral.

« Nous avons demandé à tous les partis de nous présenter ce qu'ils avaient l'intention de faire pour maintenir notre économie sur la bonne voie et pour faire travailler les Canadiens » dit-il.

Depuis l'adoption de lois fédérales plus restreignantes sur les campagnes électorales en 2006, les syndicats n'ont plus la capacité de faire campagne pour des candidats ou des partis spécifiques. Le Département des métiers de la construction avait donc mobilisé les membres à travers le Canada pour qu'ils exercent de la pression sur les candidats afin de les sensibiliser aux principaux enjeux touchant les familles travailleuses, établissant ainsi un agenda pro-travailleurs au niveau fédéral pouvant transcender les lignes des partis.

« Nous restons en contact avec tous les partis. Nous nous en tenons aux enjeux et nous travaillons pour que les députés agissent dans ces dossiers » poursuit M. Smillie.

L'industrie de l'énergie vient en tête de liste des priorités politiques. Les ressources naturelles du Canada, et en particulier les sables bitumineux de la région de l'Alberta, ont été d'une importance capitale pour la santé économique du pays et les Métiers de la construction exercent de la pression pour que le gouvernement continue d'investir dans ce secteur économique clé.

« La croissance de notre économie a été maintenue grâce aux ventes de gaz et de pétrole et nous voulons nous assurer que les partis s'engagent à établir un code d'imposition et un cadre réglementaire qui contribueront à la réalisation de plusieurs autres projets énergétiques et des emplois rémunérateurs » affirme Phil Flemming, Vice-président international pour le Premier District de la FIOE.

Répondre à la demande de main-d'œuvre pour combler ces emplois fait aussi partie des priorités des syndicats de la construction. De plus en plus de baby-boomers quittent le marché du travail et le Canada fait face à une pénurie de travailleurs qualifiés. Le Conseil sectoriel de la construction indique qu'en 2017, il faudra 317,000 nouveaux travailleurs qualifiés pour répondre aux besoins de main-d'œuvre.

Le Département des métiers de la construction souhaite qu'il y ait plus de subventions fédérales pour aider les provinces à financer la formation en apprentissage et insiste auprès des hauts fonctionnaires et des entrepreneurs pour que la formation en apprentissage fasse partie de tous les grands projets de construction.

« Faire appel à des travailleurs étrangers temporaires pour combler ce manque ne règlera pas la situation. Il faut songer sérieusement à attirer plus de jeunes Canadiens dans les métiers spécialisés » indique M. Smillie.

Avec les recruteurs pour les entreprises présentes dans les sables bitumineux, qui parcourent le pays à la recherche de travailleurs des métiers spécialisés, la mobilité de la main-d'œuvre est devenue un problème pour plusieurs travailleurs de la construction.

En établissant les normes du Sceau rouge comme référence pour mesurer le niveau des compétences dans les emplois spécialisés de la construction, dans toutes les provinces, et en offrant un crédit donnant droit à une déduction d'impôt pour l'aller et le retour à ceux qui vont travailler à l'extérieur sur des projets de construction, il sera plus facile pour les travailleurs de se déplacer pour se rendre à l'endroit où sont les emplois.

Et tandis que la situation de l'emploi s'améliore dans la construction, le secteur manufacturier continue d'être malmené.

« Le Canada a besoin d'une stratégie industrielle et les gouvernements doivent continuer à fournir la stimulation économique qui nous a évité de plonger dans la récession » a déclaré Ken Georgetti, Président du Congrès du travail du Canada.

Le confrère Smillie a participé à la préparation d'un bulletin électronique sur les élections, pour les militants; il a également conçu des trousses d'information sur l'action politique pour aider les membres à discuter des principaux enjeux, lors des rencontres avec leur candidat.

Comme le souligne le Vice-président Flemming, « Peu importe le résultat, tous les membres doivent demeurer mobilisés au-delà du jour de l'élection ».

« Nous devons continuer d'écrire à nos députés, de parler avec les dirigeants des partis et de faire entendre notre voix car c'est à nous de voir à ce que les principaux enjeux des travailleurs fassent partie du débat national à Ottawa », conclut le Vice-président Flemming.