Vancouver fait saillie du continent canadien et dans le littoral du pacifique. Vancouver a été le phare du Canada, là où l'océan se termine et les sombres et éternelles forêts de la Colombie-Britannique débutent. L'horizon montagneux se reflétant vivement dans les eaux du détroit de Géorgie est construit de fortunes faites du commerce de ce que les bûcherons coupaient et les mineurs tiraient pour produire tout ce que les usines américaines, nippones et maintenant, surtout, chinoises avaient à offrir.

Mais, alors que la ville est depuis longtemps le port d'attache de mammouths de l'industrie forestière et minière, les banques et les financières et plus récemment les jeunes entreprises en biotechnologie et en logiciel, au cours des dernières années les perspectives n'ont pas été aussi resplendissantes pour les travailleurs industriels de la ville. Bien que la revue The Economist la juge fréquemment la « ville la plus vivable d'Amérique du Nord », pour les ouvriers qualifiés des trois chantiers navals restants de la ville, les trois dernières décennies ont été une histoire d'une base industrielle sur le déclin.

« Nous avons une longue relation avec les chantiers navals, mais nous n'avons pas eu beaucoup de travail au cours des vingt dernières années. » dit le gérant d'affaires de la section locale 213, Adam Van Steinburg. « Beaucoup d'entretien, quelques petits yachts et remontages, mais le rythme est lent. »

Mais maintenant, un changement attendu arrive. Depuis 2011, Seaspan, le propriétaire de deux chantiers navals à Vancouver et d'un troisième à quelques kilomètres sur l'île de Vancouver, a signé des contrats pour au moins neuf nouveaux navires, avec la possibilité de dix autres dans le futur.

Le gouvernement canadien a alimenté la relance avec le programme de Renouvellement de la flotte fédérale, remontant et remplaçant des douzaines de vaisseaux de la garde côtière et de la marine canadienne dans les vingt prochaines années. Au moins vingt vaisseaux de guerre seront construits aux chantiers navals Irving à Halifax en Nouvelle-Écosse. Seaspan a gagné le contrat pour jusqu'à 17 navires non combattants incluant des vaisseaux scientifiques, de support, de patrouille et multifonctionnels ainsi qu'un immense brise-glace polaire. La valeur totale du contrat est estimée entre 8 et 11 milliards de dollars.

La section locale 213 s'attend à tripler la main d'œuvre aux installations de Seaspan, à partir de 100 ouvriers jusqu'à plus de 300 pour les quelques prochaines années pour répondre à la demande.

« Ces nouveaux travaux sont extraordinaires, pour la section locale 213, pour tous les syndicats au chantier naval et pour l'industrie à Vancouver. » dit Van Steinburg. « Cela signifie de bons emplois avec de bons avantages pour des années, des décennies. »

Pour se préparer à la commande fédérale, Seaspan a entrepris une mise à niveau de deux ans et de près de 200 000 millions de dollars au chantier naval de Vancouver, du travail effectué, en partie, par près de 50 membres de la section locale 213. Les travaux, qui devraient se terminer avant le printemps 2015, incluent une nouvelle grue avec un tonnage de 300 tonnes et de nouveaux bâtiments pour la peinture et l'assemblage.

« Nous avions une entente à l'amiable [avec l'administration] que ce serait à 100 % des ouvriers de la FIOE. » dit John Pesa, le représentant d'affaires de la section locale 213. « Ils n'avaient pas à procéder ainsi, mais ils ont tenu leur parole et je crois que nos membres ont rendu la pareille avec la qualité de leur travail. »

Pesa dit que la taille de la commande, les échéanciers serrés et les incitations qui devraient permettre plus de contrats si les échéanciers sont respectés, ont renforcé les cinq syndicats impliqués dans les négociations de contrats de l'an dernier. Pesa, qui est président du Polyparty Committee des constructeurs de navires, des machinistes, des tuyauteurs, des professionnels du travail de bureau et de la section locale 213, dit que la nouvelle convention de cinq ans exige des augmentations de salaire totalisant près de 17 % et des améliorations d'avantages sociaux d'une valeur de près de 1 000 $ par année.

Alors que la première commande commencera à être construite dans un an, le renouvellement du chantier naval procure déjà des avantages.

En février, BC Ferries a annoncé qu'il octroyait un contrat de 15 millions de dollars pour un nouveau traversier par câbles au chantier naval Seaspan de Vancouver, et, au début septembre, la construction a débuté sur ce navire de près de 73 mètres.

Alors que Seaspan avait eu reçu des contrats d'entretien et de remontage de la part de BC Ferries, Pesa dit que c'est la première nouvelle construction depuis plusieurs années.

« Par le passé, BC Ferries disait que nous n'avions pas la capacité. Nous n'étions pas d'accord, mais la compagnie octroyait ses contrats à des chantiers navals en Allemagne et en Pologne. » dit Pesa. « Évidemment depuis la mise à niveau, plus aucune question ne se pose à savoir si nous avons la main d'œuvre et les ressources pour être compétitifs. »

BC Ferries opère plus de 35 navires passagers sur des routes allant d'une longueur d'un kilomètre à plus de 450 kilomètres, desservant des usagers du transport en commun aux touristes effectuant des voyages d'une nuitée à travers le passage intérieur vers le Yukon. Lorsqu'il sera en service, le navire de près de 80 mètres transportera 50 véhicules et 150 passagers pour une traversée d'une distance d'un peu plus d'un kilomètre.

Contrairement à la majorité des navires, les traversiers par câbles ne sont pas automoteurs. Ils ressemblent plutôt à des remonte-pentes, avec des moteurs fixés de façon permanente aux terminaux. Les représentants de BC Ferries ont dit que de fixer les moteurs au sol économisera 80 millions de dollars sur la durée de vie de 40 ans du traversier en coûts d'entretien et de carburant réduits. Bien qu'ils soient moins communs que les navires automoteurs, les traversiers par câbles sont utilisés à travers le membre. Il y en a plus de 60 en service au Canada seulement, selon les représentants de BC Ferries.

Plus de 700 tonnes d'acier seront utilisées pour la construction et, dit Pesa, au plus fort des travaux environ 40 membres de la FIOE et 100 ouvriers syndiqués appartenant à plusieurs métiers participeront aux travaux. La livraison est prévue pour le printemps 2015.

« Ce sont de bons jours pour les chantiers navals. » dit Pesa.