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January 2017

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La législation de l'Ontario peut rendre
« ma formation inutile »

Le gérant d'affaires Steve Martin de la section locale 353 situé à Toronto n'est pas seulement déconcerté par la mesure adoptée par l'Assemblée législative de l'Ontario qui pourrait compromettre la sécurité publique et affecter les moyens de subsistance des syndicalistes; mais il est tout aussi bouleversé par le fait même qu'elle a été adoptée par la majorité des membres du parti libéral ainsi que par la Ministre Kathleen Wynne ayant été une fois considérée comme allié politique par la FIOE.

« Nous étions tout à fait persuadés que le gouvernement aurait pris la situation au sérieux lorsque nous leur avons mentionné que cela devrait faire l'objet d'étude supplémentaire et ils nous ont répondu, 'nous devons nous asseoir et mener une consultation avec les milieux professionnels à ce sujet,' » dit Martin. « Ils n'ont rien fait de cela. »

L'article 17 du projet de loi 70 portant sur le budget est en cause, il attribue des pouvoirs très larges à la Commission des relations de travail régie par le gouvernement au sujet des métiers à certificat obligatoires et facultatif et d'enlever ces responsabilités à l'Ordre des métiers de l'Ontario régie par l'industrie. Le projet de loi budgétaire ainsi que l'article annexé ont été adoptés le 8 décembre.

Les leaders de la FIOE et ses membres craignent que les programmes d'apprentissage vont perdre leur valeur. Cela enlèvera du travail aux membres de la FIOE et à d'autres personnes dans les métiers. Les travailleurs non certifiés qui les remplaceront vont probablement demander des salaires moins élevés.

« Cela rendra ma formation inutile puisque n'importe qui sera en mesure de faire mon métier, » a déclaré Sam Lapierre, un apprenti de la section locale 586 situé à Ottawa dans une entrevue accordée à Radio-Canada.

Depuis la publication du Dean Report en novembre 2015, la FIOE ainsi que d'autres syndicats étaient déjà au courant qu'une telle proposition pourrait être possible. Basé sur sa recommandation, lorsque deux ou plusieurs métiers sont autorisés à faire le même type de travail, les employeurs peuvent embaucher n'importe qui pour le faire, et non seulement des travailleurs détenant un certificat de qualification.

Les leaders du syndicat croyaient que cette proposition pourrait être considérée dans le cadre d'un projet de loi distinct. Ils ne s'attendaient pas à ce que Wynne et d'autres politiciens libéraux l'incluent dans le projet de loi budgétaire de la province, qui garantissait pratiquement son adoption. Elle sera obligée de faire appel aux élections provinciales si son gouvernement majoritaire ne vote pas en sa faveur, puisque cela sera considéré comme un vote de non confiance en elle.

Ce dossier semble maintenant être dirigé à la Cour.

« Nous n'avons pas prévu ce coup, c'est certain, » dit Matt Wayland de l'action politique/stratégiste en média du Premier District. « On parle de la sécurité publique et affecter les moyens de subsistance des personnes qui exerce un métier à certification obligatoire.

Une manifestation qui a eu lieu le 30 novembre juste à l'extérieur de l'Assemblée législative provinciale à Toronto a attiré 4500 personnes, dont beaucoup d'entre eux étaient des membres de la FIOE, qui ont appris la nouvelle moins d'une semaine plus tôt. Ils portaient des affichent lisant : « Wynne: Stop attacking Skilled Trades » (Wynne : arrêtez d'attaquer les métiers spécialisés) et « Public Safety Over Corporate Profits » (La sécurité publique avant le profit des grandes entreprises).

« J'étais ravi de constater le taux de participation compte tenu du bref délai, » mentionne le vice-président William F. Daniels du Premier District. « C'est quelque chose qui s'est formé rapidement, et admettons-le, les milieux professionnels reconnaît qu'il s'agit d'une attaque directe sur notre mode de vie ».

Le secrétaire-trésorier John Grimshaw du Conseil des métiers de l'Ontario de la FIOE, mentionne que l'Ordre des métiers envoie des inspecteurs sur les chantiers pour s'assurer que les travailleurs certifiés œuvrent dans les endroits qui exigent une certification obligatoire. Dans le cas où le travailleur ou l'entrepreneur reçoit un avis, il peut porter plainte devant les tribunaux provinciaux.

L'article 17 attribue ces décisions à la Commission des relations de travail et retire l'Ordre de ceux-ci, dit Grimshaw. Ceci ouvre également des voies à des travailleurs non certifiés à travailler dans des endroits où auparavant on exigeait une certification obligatoire.

« Ce n'est pas une question de relations de travail », a déclaré Grimshaw. « Ceci affecte tout le monde. C'est l'intégrité des métiers ».

Ou comme Martin le dit : « on n'embauche pas un homme à tout faire pour installer une alarme d'incendie dans un édifice public. Tu embauches quelqu'un qui a été formé pour le faire. C'est une question de sécurité publique. »

« Nous [section locale 353] passons 9000 heures dans nos salles de formations à enseigner notre métier, » ajoute Martin. « Nous sommes l'un des plus importants formateurs d'apprentis au Canada. La prochaine étape du gouvernement est de dérèglementer les métiers et de se débarrasser des programmes d'apprentissages. »

Les syndicats sont traditionnellement de fervents partisans du parti libéral, ils ont aidé à regagner le statut majoritaire du parti lors des élections provinciales de 2014. Depuis la publication du Dean Report, la section locale 353 a refusé d'apporter un soutien financier ou d'assister à leurs événements a déclaré Martin.

Wayland mentionne avant le procédé du vote, « si c'est adopté, il serait très difficile pour nous d'appuyer les candidats libéraux. Nos membres seront mobilisés. Nous ferons de notre mieux pour les déloger. Nos membres ont été mobilisés en faveur de la dernière élection dans le but de permettre aux députés libéraux de gagner les sièges qu'ils ont. »

Martin s'attend à ce que les membres de la section locale 353 perdent environ le tiers de leurs emplois.

« Nous avons besoin de dire à ce gouvernement que ceci n'est pas la fin, c'est le début et nous n'allons pas endurer cela, » mentionne Grimshaw au cours de la manifestation du 30 novembre.


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Trade union members, many of them representing the IBEW, rally at Queen's Park in Toronto, home of Ontario's Parliament, on Nov. 30.