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October 2018

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L'administration de Trump a étonné nos membres canadiens par son refus d'autoriser les visas

Malgré la pénurie de la main-d'œuvre bien connue dans le rebond de la construction, le ministère du département du travail américain à étonnement rejeté les demandes des membres canadiens pour travailler sur la construction de la centrale nucléaire Vogtle situé en Georgie.

« Il y a plus d'emploi dans le domaine de la construction qu'il y a de travailleurs pour occuper ces postes aux E-U, et au Canada, on retrouve plus de travailleurs formés pour effectuer ce travail à la recherche d'emploi, » dit le vice-président Thomas Reid du premier district. « Ceci aurait été si facile. »

Bechtel, le contractant du projet de Vogtle, a déposé une demande pour des visas H-2B en juillet pour 350 électriciens et 150 électriciens-soudeurs pour travailler sur les unités 3 et 4 de la centrale nucléaire. Les visas sont accordés à des travailleurs étrangers des secteurs non agricoles pour un emploi d'une durée déterminée, comme dans le cas d'une demande élevée ou à titre d'occasion unique.

Avec l'aide de la FIOE, la compagnie a fait de multiples tentatives pour recruter des travailleurs américains, mentionne le représentant international Gene O'Kelley du cinquième district. Ils ont organisé un salon de l'emploi en Californie, en Géorgie, ainsi qu'en Caroline du Sud. Ils ont également diffusé des annonces publicitaires à la télévision et à la radio. Ils ont même étendu leurs efforts jusqu'à Porto Rico; mais le nombre de la main-d'œuvre demeure toujours insuffisant.

« Il n'y a personne à recruter, » dit O'Kelley. « Syndiqué ou non-syndiqué, il n'y a pas suffisamment de personnes. »

Le département du travail a cependant pris une position différente. Cette décision à courte vue particulièrement marquée s'explique par deux raisons; l'une est que le travail de construction effectué ne serait pas temporaire.

« Rien dans la construction n'est permanent, » mentionne O'Kelley. « Dès la première journée, tu travailles fort pour réaliser ton travail. »

Pour ce qui est de la deuxième raison, selon eux, les membres canadiens sont surqualifiés vu qu'ils disposent d'un apprentissage de cinq ans. Selon le département, deux ans d'apprentissage sont nécessaires pour travailler dans une installation telle qu'une centrale nucléaire.

« Nous avons un apprentissage de cinq ans également, » indique le gérant d'affaires Will Salters de la section locale 1579 situé à Augusta, Ga, dont ses membres œuvrent à Vogtle. « Je ne suis pas certain de ce raisonnement, mais un apprentissage de cinq ans n'est-ce pas mieux? »

On accorde une importance primordiale à la sécurité dans tout projet de construction, plus particulièrement dans la construction d'une centrale nucléaire. Deux ans ne suffisent pas pour former adéquatement une personne pour ce genre de travail, souligne Salters.

« Ceci n'est pas basé sur la réalité, » dit-il. « On se retrouve avec des travailleurs non qualifiés à réaliser des travaux de mauvaise qualité. »

O'Kelley fait part que la FIOE et United Association, l'autre syndicat impliqué dans le processus de demande, avait fourni énormément de documentation sur leurs programmes d'apprentissage, ce qui semble difficile à concevoir pourquoi quiconque dirait que deux ans suffisent.

« On ne parle pas d'électriciens qui installent l'électricité dans une maison, » souligne Salters. « Nous parlons d'une expérience industrielle importante. Nous n'allons pas très loin avec deux ans; ils ne savent même pas encore lire des plans avec un apprentissage de deux ans. »

Bien que les monteurs de ligne puissent traverser les frontières sans visa pour le travail, c'est une autre histoire pour les compagnons électriciens. Cette classification de travailleurs canadiens doit faire une demande de visa pour le travail. C'est un problème que la FIOE a soulevé aux deux gouvernements de ces pays. La ministre des Affaires étrangères du Canada Chrystia Freeland l'a également soulevé dans les renégociations de l'Accord du libre-échange nord-américain.

Bechtel conteste la décision, bien qu'il n'y a aucune garantie que les visas seront encore disponibles une fois le processus terminé, ce qui peut prendre de cinq à six mois, dit Dolsen. Environ 1 400 Canadiens ont fait la demande.

« L'herbe a été coupée sous leur pied, » mentionne Reid. « Et pour aucune bonne raison. Il y a un problème de main-d'œuvre aux États-Unis et nous avons 1 400 solutions et de refuser cette offre ne fait simplement pas de sens. Honnêtement, c'est difficile de ne pas voir la politique dans tout cela. »


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Environ 1 400 Canadiens ont répondu à l'appel pour travailler sur la construction de la centrale nucléaire Vogtle située en Géorgie à côté des membres de la section locale 1579 d'Augusta, Ga. Le ministère du département du travail a cependant refusé la demande de visa.